Jean Véronis
Aix-en-Provence
(France)

samedi, mars 22, 2008

Les mots de Sarko dans Libé

Libé a aimé les Mots de Nicolas Sarkozy (qui cartonne !):

Livres. La rhétorique présidentielle passée au crible.
DIDIER POURQUERY

[...]

A l’aide d’outils d’analyse informatique, [Louis-Jean Calvet et Jean Véronis] ont passé au crible plus de trois cents discours. Ils mettent l’accent, au-delà des «mots de la victoire» de Nicolas Sarkozy, sur ceux qui servent à la médiatisation du personnage, ceux qui alimentent les petites phrases qui deviennent des slogans. On y voit la façon dont Henri Guaino, écrivant ces textes, a procédé à une série de hold-up des mots des autres candidats, les laissant, à proprement parler, sans voix. On suit cela sur des courbes et des graphiques très éclairants. Cette vampirisation linguistique s’accompagne, on le sait, de nombreux emprunts de signatures (Jaurès et d’autres références de la gauche notamment), de glissements et de virages pour s’adapter au contexte changeant.

Insupportable. Car le discours sarkozien, très souple, suit les évolutions des thématiques de l’air du temps. Des mots passent au second plan, d’autres sont martelés. Ainsi, l’immigration laisse la place à l’identité, quand le thème s’use. Pour enrober ces mots, il y a cette façon de les asséner, qui est unique. Là où les autres hommes politiques disent «il faut», «on doit», «la France doit», Nicolas Sarkozy répéte son fameux «je veux». Là où ailleurs (Barack Obama ces temps-ci), on use et abuse du «nous», Sarkozy ne dit que «je». Il ne représente que lui-même, mis en scène comme volonté et comme pouvoir. C’est ce qui le rend aussi insupportable quand il devient un «people», excès qu’il est en train de corriger d’ailleurs, montrant à nouveau toute sa souplesse.

[lire l'article sur le site de Libé]


0 Commentaires:

Enregistrer un commentaire