Jean Véronis
Aix-en-Provence
(France)

mercredi, janvier 03, 2007

Le Monde a aimé notre livre

Allez, ça fait du bien pour commencer l'année, un ch'tit article dans le Monde. Jean-Baptiste de Montvalon a aimé notre livre, Combat pour l'Elysée :

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On comprend pourquoi Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy n'ont eu de cesse de s'épier - et de se piller - lors d'une précampagne qui a donné lieu à plusieurs chassés-croisés. Le président de l'UMP a fustigé les "patrons voyous", et s'est montré au chevet de la "France qui souffre", tandis que Mme Royal faisait des incursions répétées sur le terrain de l'"ordre" et de la "sécurité".

Les deux principaux candidats qui veulent incarner le "renouvellement" ne réutilisent là que de vieilles recettes. Il en va de même de la vogue du "parler simple", qui, rappelle le linguiste Louis-Jean Calvet, "a commencé avec Poujade dans les années 1950". Lors d'un déjeuner, le 22 novembre 2006, avec près de 600 maires socialistes, Mme Royal leur avait vivement conseillé quelques traductions : "vie chère" au lieu de "pouvoir d'achat", "petites retraites" plutôt que "pensions modestes"... "Royal est dans la fuite des expressions technocratiques", relève le professeur d'informatique Jean Véronis.

Poursuivant ce même objectif d'une étude statistique du langage politique, ces deux enseignants à l'université de Provence ont publié en octobre 2006 un livre, Combat pour l'Elysée, paroles de prétendants (éditions du Seuil, 15 euros), qui doit son titre à la crise du contrat première embauche, pendant laquelle il a été rédigé. Dans cet ouvrage, les auteurs décortiquent - non sans humour - les paroles des principaux acteurs de la vie politique française. Objectif revendiqué par M. Calvet : "Apprendre aux gens à décrypter les discours, pour qu'ils comprennent comment on peut les baratiner."

En prélude à quelques portraits parfois au vitriol, on y trouvera notamment d'indispensables rudiments sur l'euphémisme et la langue de bois, ainsi que le rappel de quelques célèbres lapsus. Ces moments, comme le dit joliment M. Calvet, où "l'inconscient remonte à fleur de mots". Preuve que, même en territoire surveillé, la parole sait s'offrir des moments de liberté.

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